jeudi 7 août 2008

news letter 8: my work...

Coucou,
j'ai enfin eu le courage de faire un mail sur mon "travail", voila le lien: http://www.megaupload.com/?d=I6R9U4RZ pour télécharger le document Word avec les photos. Mais le lien n'est valable qu'une semaine alors dépéchez-vous... trop tard maintenant... pfff

Sinon, un premier copier-coller, j'essaierai de mettre les photos plus tard... (en fait on est jeudi et j'ai rien à faire comme vous le verrez plus bas...)
Voili-voilou... Je sais pas vraiment si je vais devenir célèbre... Mais bon!!! ;-)
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News letter 8 : mon moi, mon travail…

Bon, enfin, je me lance sous les demandes répétées… C’est pas ma faute si c’est un mail relou du coup et promis je vais essayer de faire qq blagues et mettre des photos…
Le but de mes expériences est de trouver un prédateur de la chrysomèle du maïs.
Bon, alors je vais être obligée de donner des informations scientifiques dont certains n’ont rien à faire… Je m’en excuse platement : que ne continuent que ceux que ça intéresse et que les autres sautent jusqu'à mon emploi du temps ou vous culturiser un peu ça fait pô de mal…

Alors, premier point sur la chrysomèle du maïs du petit nom savant Diabrotica virgifera virgifera Le Conte.
C’est un des principaux insectes ravageurs du maïs aux USA qui peut provoquer des dégâts allant jusqu'à 80 % de perte de rendement !!! Il est en train d’arriver en France via les aéroports à cause des ricains BOUUUUU (pour les agros c’est la bébette dont on nous a parlé en première année qui a été détectée à Grignon).
L’essentiel des dégâts est dû aux larves qui consomment les racines provoquant un déficit nutritionnel de la plante et la verse dans les cas de fortes attaques et surtout quand il y a de grosses tempêtes comme ici (courtes mais intenses !). Dix larves par plante peuvent provoquer jusqu’à 80% de perte !!!
Les adultes consomment le pollen des plantes et les soies chez le maïs à partir d’août. Ils se nourrissent également de feuillage lorsqu’il n’y a plus de pollen.

Les larves mesurent 10 à 18mm de long, sont blanches jaunâtre avec la tête et les fesses foncées. Elles possèdent 3 paires de pattes, c’est comme ça que je les reconnais...
Les adultes mesurent 5-6 mm de long, avec des élytres (c’est les ailes « rigides » comme pour les coccinelles…). La couleur dépend de l’espèce : ici, de bas en haut: Western (le plus courant, jaune avec des rayures noires), Northern (vert pâle ou beige, ça dépend de son état de décomposition...) et Southern Corn Rootworm Beetles (le plus gros et plus joli avec ses points noirs... lol)
(ce sont les noms anglais, hé oui…)
photo Les femelles pondent de 600 à 1000 œufs (0,5mm et blanchâtres) à la base des pieds de maïs qui passent l’hiver dans le sol.
Le cycle biologique ne compte qu'une génération par an (ça c’est déjà de la chance : moins de travail pour moi et moins de temps pour multiplier la population !) et comprend au total un stade œuf, 3 stades larvaires et le stade adulte.

Pfou, je vous ai pas trop embêté ??? Je crois que c’est bon pour la chrysomèle…

Ce qu’il y a de sympa c’est qu’à la ferme, il n’y a pas de problème de chrysomèle : pourquoi je vous raconte tout ça, alors, me rétorquez-vous ? C’est parce que la chrysomèle pose problème aux voisins de Dwayne mais pas à lui, le tout est de savoir POURQUOI…
Plusieurs hypothèses :
- il n’y a pas de chrysomèle dans ses champs et donc pas d’œufs et donc pas de larves pour détruire son maïs : mais ceci est peu probable puisque ses voisins en ont.
- De plus, l’année dernière il a « semé », en même temps que son maïs, 1000 œufs de chrysomèle par graines dans certains champs. Sachant, comme je vous l’ai dit plus haut, que 10 larves suffisent à provoquer 80% de perte…
Hors il n’a pas observé de dégâts significatifs dans ses champs !!! Les dégâts étant majoritairement dus aux larves, il doit donc il y avoir qqch qui tue les larves dans le sol => hypothèse 2

=>le but de l’expérience est de savoir qui tue les larves… (colonel Moutarde dans la cuisine avec le chandelier…)
Je dois donc faire des « soil samples » : carottes de terres pour capturer à la fois les larves et les potentiels prédateurs. En parallèle on a un autre suspect Mr. Nématode, importé il y a qq années du Mexique et connu pour tuer ces larves. Mais il était censé mourir à cause du climat EXTREME de la région ! (en gros +40°C puis –40°C, et là il fait CHAUD). Donc on ne sait pas si il est encore là et a fait des petits acclimatés à la région : je vais analyser ça à Brookings également (c’est là qu’il y a l’université, les gens, les jeunes, les bars… qqch à faire koi…)

Mon travail se divise donc en 2 parties :

* Une de terrain sur la ferme qui se divise en 2 également…

- « Soil samples » pour capturer les larves et les prédateurs

- « adults emergencies traps » pour capturer… les adultes !

* Une phase de labo à l’université de Brookings :

- Dissection ou écrabouillage des potentiels prédateurs pour faire des PCR afin de déterminer s'ils ont mangé ou pas des larves. (Heuuu, PCR… En gros, c’est une technique qui permet d’amplifier l’ADN des larves, présent en petite quantité, pour en avoir plus et pouvoir l’identifier.)
- Analyser le sol des champs de la ferme pour identifier le nématode et si il est là, le mettre en présence de larves et voir ce que ça donne…
- Etudier les adultes récupérés pour les identifier et je ne sais pas trop koi d’autre…
- Et peut-être un truc avec les larves, genre identifier l’espèce.

Ainsi, à partir du 1juillet jusqu’à aujourd’hui 4 août, je faisais mes soils samples.
Le 28 juillet, la semaine dernière, j’ai posé mes premiers emergencies traps pour les adultes.

Début de mon travail :
Le maïs avait bien entendu déjà été planté et des drapeaux rouges avaient été mis pour délimiter les zones où les œufs de chrysomèle ont été mis parallèlement.
Mon travail a donc commencé avec Walt : le gentil monsieur de la photo de dessous! (c’est lui mon espion secret à Brookings qui m’a prévenu pour le « trip to the Black Hills ! ») On a dû déterminer les zones « témoins » tant que le maïs était encore petit (vous allez voir la différence maintenant !) C’était la belle époque où il faisait encore pas trop chaud et où je pouvais mettre des jeans et mm un pull et mm ma fidele écharpe-paréo-coussin-couverture-serviette jaune!
photos...

En train de faire les gogolitos devant la « weather station » : mon rôle est également d’aller relever les données tout les lundi, mercredi et vendredi… J’oubli généralement au moins un jour donc je ne respecte pas vraiment ça : tout est à chaque fois décalé…
Mais bon !!!

Le déroulement de la collecte de mes soils samples…
Tout d’abord, ma bête, mon fidel destrier (sauf quand Jon s’amuse à me le prendre dès le matin…) Je sais, il a la grande classe… Je prends mm le pick up des fois mais je préfère celui-là car il est plus bas, c’est plus facile pour mettre mes soil samples.
Hé oui, c’est moi qui conduit : nananére !

Je pars donc avec mon engin de la mort qui tue à carotter, dans mon super véhicule vert, avec mes cylindres, agissant comme des espèces de "grosses passoires" pour que les insectes et larves puissent passer à travers les mailles.

Dans chaque plot, il faut faire 2 carottes : une autour d’un pied de maïs qu’on coupe pour avoir les racines et un autre à côté.
Et pour chaque champs il y a 6 zones infectées avec les œufs et donc les 6 zones témoins correspondantes => 12 plots par champs x 2 soil samples par plot = >24 soil samples par champs x 3 champs = 72 en tout sur 2 jours !

Pause blague : qu’est-ce qui est invisible et qui sent la carotte ??? (réponse plus loin…)


L’engin de la mort qui tue c’est ce truc jaune qu’on est sensé enfoncer dans la terre jusqu’à la bande noire : pour ce faire tu pousses, tu tournes, tu pousses, tu te l’enfonces dans les cuisses pour pousser encore… Quand tu as enfin réussi à atteindre cette limite, tu pousses (hé bé oui, encore) sur le manche noir en prenant appuis ICI et si ça marche pas, alors faut se tordre ds tout les sens pour pouvoir mettre le pied sur le truc noir et pousser en ayant plus de force… Le tout en visant le cylindre ! Puis on recommence à côté. Et à la fin je suis sure d’avoir des cloques ! ça me prend 1h pour faire un champ.

Au fur et à mesure il faut mettre les étiquettes sur les cylindres pour se souvenir d’où çà provient… Et mettre les premiers dans la glacière pour les maintenir au frais (les chanceux) et les autres dans la grande boite bleue.
Photos

Quand j’ai fini un champ, je retourne dans la ferme pour déposer mes cylindres marrons pleins de terre sur ces grandes tables.
Ils sont posés sur des grands entonnoirs, qui donnent sur des petits entonnoirs qui aboutissent à un Becher plein d’alcool
(hum hum hum !)
Photos

Au-dessus des carottes de terre, il y a des lampes qui chauffent la terre et fait fuire les bébettes vers le bas : elles descendent, descendent et tombent dans l’alcool où elles meurent bourrées. Gniak gniak gniak.

Le jour d’après, je dois récupérer les bébettes qui sont tombées pour les congeler dans de l’alcool toujours…
C’est un travail minutieux et délicat car il s’agit d’identifier les familles de bébette qu’on garde et celles qu’on garde pas, le tout dans un Bécher plein de terre et de trucs qui flottent en tout genre… L’intérêt de le faire après un jour c’est que si des prédateurs ont mangé des larves de chrysomèle, ils n’auront pas encore eu le temps de les digérer et donc on aura plus de chance de l’identifier à Brookings.
Et je dois faire la même chose après une semaine, le lundi matin. Alors je vous explique pas (menfin si en fait) l’odeur d’alcool, avec les insectes crevés dedans ! Surtout que j’ai tjrs le nez au-dessus des Becher plein d’alcool : à la fin je vous jure j’ai la tête qui tourne ! Je mange avant maintenant…

Alors, de haut en bas : 1 Becher du début des expériences, 1Becher de la fin (on peut voir des adultes !)
Je mets ensuite les bébettes dans des tubes en verres étiquetés dans une grosse boite en carton (mon travail d’une semaine) dans le congélateur…
Photos

Bon, pour être honnête, comme faire les carottes dans le champ non irrigué c’est une horreur pour mes petits bras pas assez musclés… Je vous jure (Marie-Thérèse…) c’était à pleurer la première fois ! Il y a Gary qui m’aide pour les drylands et, quand il a pas trop de trucs à faire, pour les champs irrigués aussi ! En fait ça optimise le travail et prend que 20min pour faire un champ (contre au moins une heure toute seule) passque ça évite de faire plein d’aller-retour de la voiture au plots et ainsi de se faire trop couper par le maïs et bouffer pas les moustiques !
Merkiiii Gary !!!

Voilà pour les soil samples, j’espère que vous avez compris… J’ai fais de mon mieux !
Du coup :
Réponse de la blague : un pet de lapin…
Gniak gniak gniak, j’ai pas résisté au plaisir de la remettre !


Les adultes emergencies traps
C’est des grandes cages qu’on a posé avec Gary, toujours (il est vraiment super sympa !!!), à raison de 2 cages par plots…
Donc 6x2x2=24 cages par champs x 3= 72 cages x4 maïs coupés par cages = 288 pieds de maïs coupés par mes douces mains qui sont devenus calleuses passque leur couteaux bah ils coupent pas top… En plus il faisait super super chaud ce jour-là et très moite : que du bonheur…
Photos Ces cages sont plus haute en un point, où on met une « sleeve » : genre de petite cage avec un entonnoir pour que les insectes entrent mais ne sortent pas. En effet, les insectes ont une tendance à aller tjrs vers le haut donc ils grimpent, ils grimpent le long de la cage, arrive à ma sleeve et sont piégés : gniak gniak gniak !
Une semaine après, je récupère les sleeves pour en mettre d’autre à la place. Puis je sors mes adultes de ces sleeves (c’est relou quand ils sont encore vivant passqu’ils volent en plus…) pour les mettre dans de l’alcool, hé bé oui, encore !!!
Pour l’instant il n’y a pas encore beaucoup d’adultes donc ça ne me prend qu’1 grosse heure par jour le lundi, mardi et mercredi (un jour par champ !) Voila un échantillon de ce que je peux récupérer dans mes "sleeves", il y a de toute les espéces d'adultes, à vous de les différencier... (à moi en fait...)

Donc mon emplois du temps :

Pour vous mettre les idées bien en place, je vais enfin vous raconter une semaine de travail «normale » mais en commençant par le mardi passque j’aime bien ne pas faire comme tout le monde !!! ouaich jsuis grave une rebelle, moa, ein ? Bé euuuuh !

Vous pourrez remarquer mon magnifique code couleur :

- Marron pour mon emplois du temps du 1ier juillet au 4 août

- Noir pour mon emplois du temps du 28 juillet au je sais pas quand…

- Et bleu pour cette weather station que je dois continuer à faire
(ça prend 10 min max mais il faut y penser et avoir une voiture de libre…)
(j’ai encore oublié aujourd’hui, tiens d’ailleurs… pfff !)

Le mardi :
- Le mardi je faisais les soil samples dans les 2 champs irrigués (pas trop dur…) au nombre de 48 si vous avez suivi mes calculs précédents (désolé Anne-Claire : c’est pire que la compta ???)
- Et maintenant je récupère mes sleeves du 2ieme champ irrigué

Le mercredi :
- Le mercredi je faisais les soil samples dans le champ non-irrigués (trop dur…) au nombre de 24 mais qui comptent tripes !
Et je récupérais les insectes tombés dans l’alcool des 2 premiers champs
- Et maintenant je récupère mes sleeves de ce même champ non-irrigué
- Weather station, quand j’y pense…

Le jeudi :
- Je récupérais les insectes tombés dans l’alcool du champ non-irrigué
- Et maintenant je ne fais rien

Le vendredi :
- Je ne faisais rien
- Et maintenant je ne fais rien
- Weather station, quand j’y pense…

Le WE :
Coool

Le lundi :
- Grosse journée : je récupérais tous les insectes tombés après une semaine ! gros sniffage d’alcool… Puis j’allais jeter les carottes de terres dans les trous des chemins. Puis nettoyais tous les Becher, entonnoir, table plein de terre… Une vrai femme de ménage (pas mieux que toi Victor quand mm) mais, au moins l’eau : c’est froid !!!
- Et maintenant je récupère mes sleeves du 1ier champ irrigué
- Weather station, quand j’y pense…

Vous pouvez remarquer qu’avant je n’avais rien à faire le vendredi : j’en ai donc profité quand Victor venait me voir pour ne pas aller à la ferme…
Mais maintenant je n’ai rien à faire le jeudi également ! et les autres jours, je n’ai qu’une grosse heure de travail… je vais pouvoir mettre à jour mes news, commencer mon rapport et trouver mon deuxième stage de 6 mois…
(glander sur MSN, aller sur face de bouc, téléphoner à la famille et copains, rentrer plus tôt chez moi quand je peux avec la secrétaire pour aller à la piscine…)
J’essai d’organiser un WE rallongé avec Brad pour retourner aux Black Hills où il a une maison et la semaine du 16 au 24 août, je vais au parc du Yellowstone avec Victor…
Je pense que je vais essayer d’en profiter pour me balader un peu avec des grands WE mais sans voiture c’est pas simple et tout est très loin… C’est grand les namériques, surtout quand on est au milieu de nulle part…

Et pis pour finir : photo pour montrer comment le maïs a bien grandi

Et photo bonus passque tout le monde me demande : « mais c’est qui ce Victor… »
Et c’est pour les courageux qui sont allés jusqu’au bout de mon mail…


Bah, c’est un drôle de zouave mais on s’amuse bien !!!
;-)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello Diane,

Tu a plus qu'a nous dire si Walt a croisé le docteur moutarde...et a quoi il ressemble...moustachu?

François (frlabeur)

diane a dit…

nan-nan, il est pas moustachu! loool! (il y a même sa photo plus haut...)

Et pis ils font plutôt de la caméline que de la moutarde aux USA, mais ça peut marcher...

Bises
;-)